Réduction des horaires de guichets TER dans les Hauts-de-France : entre évolution des usages et inquiétudes sociales.

25 septembre 2025 - 429 vues
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Ce mercredi 24 septembre, Christophe Coulon, vice-président de la région Hauts-de-France en charge des mobilités, était l’invité du 6 minutes d’Echo FM. Pendant 18 minutes d’interview, il est revenu sur l’actualité ferroviaire régionale, et notamment sur une décision qui suscite débat : la réduction des horaires d’ouverture des guichets TER à partir de novembre dans 87 gares des Hauts-de-France.

Moins de fréquentation aux guichets, plus d’achats en ligne

La SNCF justifie cette réorganisation par une évolution marquée des habitudes d’achat. Aujourd’hui, 66 % des clients TER achètent leurs billets en ligne, contre seulement 34 % encore au guichet. Une tendance qui s’accélère : sur les six premiers mois de 2025, 80 % des titres TER ont été souscrits via l’application, le site internet ou les automates, contre seulement 20 % au guichet. « Il y a cinq à sept ans, la proportion était encore de 50/50 », souligne Christophe Coulon.

Dans certaines gares, la réduction se fera sentir très concrètement. À Fourmies et Hirson, les guichets ne seront ouverts que du lundi au vendredi de 6h à 13h, et totalement fermés le samedi. À Aulnoye-Aymeries, plus d’ouverture le week-end, tandis qu’à Avesnes-sur-Helpe, le samedi sera également supprimé.

Des conséquences sociales et syndicales

Du côté des syndicats, la CGT met en avant les conséquences sociales d’une telle décision : suppressions de postes de vendeurs, non-renouvellement de contrats intérimaires et baisse de la qualité du service rendu aux usagers. Au total, 80 postes de travail sont concernés. Selon Christophe Coulon, 40 agents SNCF seront redéployés vers d’autres missions – sans perte d’emploi – tandis qu’une quarantaine d’intérimaires ne verront pas leur contrat reconduit.

Le vice-président reconnaît un « impact », mais il rappelle que parallèlement, en 2025, TER embauchera 250 personnes dans la région. « Des métiers disparaissent, mais d’autres opportunités sont créées », affirme-t-il.

Usagers plus autonomes, mais fracture numérique persistante

Pour Christophe Coulon, la baisse de fréquentation aux guichets est indéniable : « Il y a de plus en plus de monde dans les trains des Hauts-de-France, mais de moins en moins au guichet. Les voyageurs sont de plus en plus autonomes. » Il note par ailleurs que 120 000 abonnés régionaux, sur les 230 000 voyageurs transportés chaque jour, n’ont besoin de se rendre au guichet qu’une fois par an pour souscrire leur abonnement.

Cependant, il reconnaît que la question de l’éloignement du numérique se pose, notamment pour les personnes âgées. La région assure vouloir maintenir un accompagnement pour ces publics, tout en suivant l’évolution globale des usages.

Une décision régionale, pas uniquement SNCF

Christophe Coulon rappelle enfin que la SNCF est un prestataire : « C’est la région qui, en analysant le comportement des clients, a considéré que maintenir les mêmes horaires qu’il y a 14 ans n’avait plus de sens. »

Entre adaptation aux nouvelles pratiques et préservation du service public, le sujet reste sensible. Si les voyageurs semblent globalement s’accommoder des outils numériques, les syndicats, eux, continuent d’alerter sur le coût social de cette réorganisation.

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